Un goutte de sueur trace un sillon glacé sur sa peau réchauffée par les chaudes nuits d'été. Il déglutit mais son regard brun est glacé, rivé dans les yeux de l'homme ayant en main un couteau. Ils sont jeunes. Mais pas assez pour être à l'université. Des lycéens probablement. C'est un peu risible pour Yu-Jin et son mètre soixante dix-huit de se retrouver ainsi bloqué. Mais il est onze heures passés et les rues sont agités de personnes plus bourrées les une que les autres. Si il venait à crier, ce n'est pas comme si quelqu'un allait venir le sauver.
Les rues fourmillaient de vie, bien plus que durant la journée. Mais les allées sombres étaient évités, comme d'habitude et pour une bonne raison. Pourtant, c'était le chemin le plus court pour rejoindre son complexe immobilier. Et vu comme sa jambe l'avait fait souffrir durant la journée, il avait voulu tenter sa chance.
Heureusement qu'j'ai pas joué au loto putain.
Il hésitait. Devrait-il appeler les filles de son gang ? Mais le temps qu'elles arrivent, il aura probablement déjà été blessé. Rien a y gagner. Crier et risquer de se faire éventrer ? Non merci. Bien qu'un seul des garçons possède un couteau, il ne se sentait absolument pas en état de faire de son mieux. Et c'était pas comme si il pouvait balancer un coup de poing potable lorsqu'il était en forme. Alors maintenant ? Même pas en rêve.
Un soupire lui échappe alors qu'il passe une main dans ses cheveux, agacé, rêvant d'une glace alors qu'il a l'impression désagréable que son t-shirt lui colle à la peau.
- Ecoutez, j'vous ai déjà dit que j'ai pas de liquide. Trouvez plutôt un vieux dans le coin.
- Ouai ouai c'est ça ! On connait le refrain ! Balance ton fric fils à papa ! - On a horreur des riches comme toi.
Bien bieeeeeen, on est dans la moyenne inférieur du quotient intellectuel moyen.
Clairement, les garçons semblaient avoir oublié l'existence des cartes de crédits. Et Yu-Jin lui, avait perdu l'espoir de trouver une porte de sortie.
outfit (sans la casquette):
(c) Isak
Mer 12 Aoû - 14:23
Messages : 23
Classe & Poste : 2nde année d'Art Musical, spé musicien (guitare électrique).
Young Ji-su
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La chaleur est écrasante même lorsque le soleil est couché, après que le ciel ait pâli et remplacé le bleu par le rose. Un doux vent léger souffle de temps à autre, et c'est à peine s'il parvient à soulager un peu le garçon. Le sac-à-dos noir qu'il porte a beau ne pas être très rempli, cela ne l'empêche pas de ressentir la sensation désagréable du tissu qui lui colle à la peau.
Comme à son habitude sur le chemin du retour, il quitte la rue grouillant de monde pour prendre un raccourci - un de ces petits chemins dits "craignos" par les habitants des alentours, que les gens doivent malheureusement s'abstenir d'emprunter s'ils veulent éviter les ennuis. Ji-su n'a jamais eu de problèmes pour le moment ; il a beau ne pas être très grand, tout son être a l'air de crier aux plus embêtants qu'il ne vaudrait mieux pas venir le chercher. Alors ça tourne autour, ça suit de loin, les plus agressifs crachent quelquefois des insultes frustrées, et tout s'arrête là. Et même s'il devait lui arriver quelque chose, il saurait tout à fait se défendre face à ses agresseurs.
Le service avait fini plus tôt qu'à l'accoutumée, et Ji-su était satisfait de pouvoir rentrer plus tôt. Quelques minutes après avoir pénétré dans l'allée, il remarque un petit attroupement et comprend aussitôt que des raclures ont acculé quelqu'un. Même de loin, il a trouvé l'atmosphère tendue. Il ne lui faut que quelques instants pour se diriger vers eux et remarquer la lame brillante qu'un jeune brandit bêtement - c'est à se demander s'il sait vraiment s'en servir ou s'il l'a sortie seulement pour intimider le garçon qu'ils ont encerclé. Ce dernier n'a pas l'air de vraiment paniquer, et Ji-su est rassuré de le voir aussi calme face à la situation.
Il pose alors fermement une main sur l'épaule d'un des assaillants, qui ne l'avaient pas encore remarqué.
Vous m'avez l'air de bien vous amuser par ici.
Avant même qu'on ne puisse lui dire d'aller voir ailleurs, le rouquin saisit le poignet de l'homme au couteau et le tord violemment - l'arme aiguisée est lâchée dans un cri mêlant la surprise et la douleur. Puis il le frappe à la gorge et ramasse rapidement le couteau tombé à terre pendant que l'agresseur s'écroule à genoux, la respiration coupée pour quelques instants. Enfin, il se poste devant le pauvre jeune homme pour le protéger d'une potentielle attaque.
Et si vous dégagiez maintenant ? Y'a plus rien à voir ici.
Il réfléchit à toute vitesse à la suite, se rendant soudainement compte du sang qui bat contre ses tempes – il avait beau en avoir neutralisé un, ils avaient toujours l’avantage du nombre. Mais ils avaient l’air assez jeunes, et inexpérimentés. Cependant, Ji-su craignait que leur fierté mal placée ne prenne le dessus, ou que certains de leurs opposants aient le sang-chaud - s'il le pouvait, il voulait éviter de se battre.
C'est sans compter sur un des garçons qui s'élance pour lui porter un coup de poing. S'il arrive à le bloquer sans mal, il ne voit pas arriver l'autre sur la droite, porté par un second assaillant. L'attaque manque clairement de puissance, mais sa joue le lance quand même après coup. Endurant la douleur, Ji-su riposte et envoie le dernier à terre à l'aide d'une balayette. Le goût métallique du sang dans sa bouche l'agace déjà.
Tant pis s'ils ne lui laissaient pas le choix. Il ferait ce qu'il avait à faire, quoi qu'il arrive.
Il est surprit pendant un instant. Il avait vu l'ombre s'approcher et avait craint qu'il s'agisse d'un de leurs amis. Après tout, personne connaissant la réputation de ces rues ne s'aventurerait ici. Il retint sa respiration jusqu'au mouvement plutôt violent de l'homme dont il n'arrivait pas à voir les traits, à contre-jour du peu de lumière dans l'allée. Si il était habituellement calme, la violence du geste lui fit prendre un pas de recule et heureusement car après la répartie de son sauveur, les jeunes n'avaient pas prit l'option de la paix et il était plus qu'heureux de soudainement avoir un bouclier.
"Et si vous dégagiez maintenant ? Y'a plus rien à voir ici."
Un sursaut le travers en voyant le dernier garçon tomber au sol, tout étant allé un peu vite pour quelqu'un comme lui, d'absolument pas habitué à se battre. Il aurait pu passer son temps à paniquer mais ça n'aurait servi à rien. alors, plutôt que d'attendre de voir si un des garçons se relèverait, il fit ce qu'il faisait de mieux.
Attrapant le bras de son aide innespéré, il prit rapidement la poudre d'escampette, trottinant plus que courant, prothèse douloureuse oblige. Une fois dans la rue il se retourna vers le garçon, pouvant enfin apercevoir son visage.
Il aurait dû s'en douter, il avait bien vu le garçon prendre un coup au visage et par cette chaleur, un saignement de nez était à attendre. Heureusement, il l'avait fait s'assoir sur les marches d'une supérette 24/7 et n'attendit pas un instant.
"Attends moi ici."
Moins d'une minute plus tard (un temps record), il était de retour avec une petite pochette de froid et un rouleau de sopalin, qu'il s'empressa de préparer pour le garçon.
"Tiens, pour ton visage, garde le froid sur le côté qui a prit pendant max 20 minutes."
Il était calme, mais ses sourcils froncés allait de pair avec ses yeux reflétant les lumières vibrantes de la rue.
"J'm'appelle Nam Yu-Jin, j'suis vraiment désolé que tu ai été blessé à cause de moi. Ca va ? Tu veux qu'on aille aux urgences ?"
Après-tout, il était courant en Corée d'y aller pour ne serait-ce qu'une simple fièvre, l'état prenant en charge la majorité des soins.
"Y a une clinique à cinq minutes d'ici, si tu te sens à marcher..."
Un genou au sol, l'autre replié, il attendait la réponse du garçon, accroupi face à lui, lui donnant l'air plus petit et fragile qu'il ne l'était réellement, offrant probablement une fausse impression sur lui, presque celle d'un lycéen sortant un peu trop tard le soir.
Ah, il aurait aimé Yu-Jin, être encore au lycée.
(c) Isak
Dim 16 Aoû - 0:34
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Classe & Poste : 2nde année d'Art Musical, spé musicien (guitare électrique).
Young Ji-su
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Il attendait la prochaine attaque, prêt à riposter autant de fois qu'il le faudrait pour que leurs assaillants abandonnent - mais le garçon derrière lui le prend soudainement par le bras et se met à courir ; une option que Ji-su accepte avec joie. C'est seulement dans leur fuite que le rouquin remarque que ce dernier a un problème à la jambe, sans pour autant pouvoir bien l'observer à cause de la pénombre : sa course est saccadée et légèrement boitillante pour quelqu'un qui détale d'une situation à problèmes.
Les autres garçons ne prennent apparemment pas la peine de les poursuivre, et Ji-su est pratiquement sûr qu'ils n'auront plus d'ennuis au moment où ils débarquent dans la rue, tout essoufflés. Le brun se tourne alors vers lui et s'éloigne après lui avoir conseillé de s'asseoir : ordre auquel Ji-su obéit sans protester. Il en profite alors pour effleurer sa joue, et grimace en constatant qu'un hématome s'est déjà formé.
L'étudiant est frustré de s'être pris un tel coup venant d'un amateur - par surprise, certes, mais il était certain qu'il aurait pu l'éviter s'il s'était montré plus attentif ; il avait connu bien pire comme combat, mais ses réflexes avaient été diminués par l'obscurité et l'inquiétude qu'il portait pour l'autre garçon, de peur qu'un des agresseurs ne s'en prenne à lui.
Et le voilà qui revenait déjà, avec des petits soins de fortune: Ji-su prit la pochette de froid préparée et la posa doucement sur sa joue après lui avoir jeté un regard reconnaissant. Il mourait d'envie de se rincer la bouche pour éliminer pour de bon ce goût de sang.
Il ne prit même pas la peine de réfléchir pas lorsqu'il lui proposa d'aller à la clinique - il se faisait tard, il était fatigué et n'avait aucune envie d'attendre des heures pour pas grand-chose. Il lui faudrait également prévenir son père, et Ji-su n'avait pas envie de l'inquiéter pour rien.
Merci, mais ça ira. Pas besoin d'y aller pour ça.
Sa main serra la poche glacée et la plaqua un peu plus contre sa joue malgré la douleur lancinante, comme si ce geste allait accélérer le processus de guérison - mais il savait qu'il aurait un bleu sur le visage pour quelques jours : si les jeunes de son âge s'en plaignaient, il n'y avait rien d'inhabituel à cela pour lui.
Il plonge les yeux dans ceux de Yu-jin qui s'est agenouillé près de lui.
J'm'appelle Ji-su. Young Ji-su.
C'est en prononçant ces quelques mots qu'il se rend compte que son nez s'est mis à saigner ; sans paniquer, il s'essuie brièvement à l'aide de son bras, étalant le sang sur son poignet nu et ses lèvres comme si de rien n'était.
Merci pour la glace. C'était combien ?
La pochette toujours pressée contre sa blessure, il farfouille de sa main libre dans son sac pour tenter de retrouver son porte-monnaie, ou son téléphone portable - qui contenait toujours quelques billets au cas où, légèrement froissés à force d'être pressés contre la coque. Le prix n'avait pas dû être très élevé, mais Ji-su tenait fermement à le rembourser.
